Pierre Berger : aimons les machines !
Né en 1938 à Paris, Pierre Berger est issu d'une famille de libraires-imprimeurs et d'imagiers établie depuis plusieurs générations dans le quartier Saint-Sulpice à Paris.
Très tôt, il est fasciné par les machines qu'il côtoie dans les imprimeries : linotypes, presses, massicots. Il n'a que cinq ans, lorsqu’il remarque les cartes perforées employées pour les statistiques industrielles naissantes.
A 11 ans, il entre en pension chez les Bénédictins. Deux ans plus tard, il se familiarise avec l'aquarelle et l'arabesque avec un ancien élève de Maurice Denis, et fréquente les moines artistes de l'Atelier de la Pierre-qui-Vire. Viennent ensuite des études de mathématiques, puis de philosophie (et la découverte des machineries logiques, notamment celles de la scolastique). Entré dans la vie active, c'est dans les assurances, qu'il retrouve les machines à cartes perforées et prépare l'arrivée du premier ordinateur de sa compagnie. Sa passion trouve cependant mieux à s'exprimer dans la presse spécialisée en informatique, où il entre en 1967 et qu'il contribue aujourd'hui encore à faire vivre à travers son web-magazine, Stic-Hebdo, destiné aux enseignants et chercheurs de ce domaine. En 1979, l'arrivée des micro-ordinateurs lui permet enfin de concrétiser sa passion en programmant, ce qu'exprime de cessin humoristique de Catherine Beaunez.
Il se marie en 1966 et devient père de trois enfants. Son épouse spécialiste de l'histoire de l'art, s'applique à compléter ses connaissances en architecture et archéologie. Progressivement, sa réflexion philosophique s'approfondit. Pour la partager et la faire progresser, il crée en 1991, le Club de l'Hypermonde, que l'on pourrait qualifier de « surréaliste ». Il contribue à la fondation de l'Asti (Fédération des sociétés savantes d'Informatique), dont il est vice-président. Auteur et philosophe, il écrit en 1999 à propos de la relativité digitale, «L'informatique libère l'humain» (L'Harmattan): « La progression irrésistible des machines nous impose une double liberté. Elles gagnent constamment en autonomie comme en complexité. Elles attendent de nous un flux décisionnel toujours plus riche, aussi bien pour poursuivre leur propre développement que pour élaborer un monde nouveau, l'hypermonde ». Mais écrire et dialoguer ne suffisent pas à combler cet esprit passionné et curieux. Il a besoin de programmer lui-même pour s’exprimer à travers des machines qui fonctionnent autrement, qui soient l’expression de son questionnement personnel, de la fascination qu’il entretient pour les évolutions technologiques qui bouleversent l’avenir des pratiques et de l’espèce humaine. Après avoir créé Max, son « robot égoïste et sarcastique », il se lance en 2001, dans un projet aux perspectives indéfinies : un robot artiste peintre « impertinent », Roxame, qu'il voit comme la petite soeur de Max - pas égoïste celle-ci, mais non moins provocatrice.
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